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 L'ATLANTIDE

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Mr mateo
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Mr mateo
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   Posté le 11-12-2004 à 18:38:36   Voir le profil de Mr mateo (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Mr mateo   




L’ATLANTIDE

Quand il arrivait aux marins du temps jadis de naviguer vers l’ouest par gros temps, ils croyaient entendre les dieux gronder toujours : « Atlantes, il vous faut périr ! ». Et les marins se remémoraient alors à vois basse l’histoire de l’Atlantide qu’un cataclysme sans précédent avait engloutie dans la mer. Tous en étaient hantés ; qui sait si aujourd’hui encore il n’y aurait pas un bouleversement ? Certains prétendaient que cette île Atlantide, grande comme un continent, était située au large du détroit de Gibraltar, que les Anciens nommaient « Les Colonnes d’Hercule » : Ils avaient comme preuve le rocher de Cadix qui, selon eux, était des débris de l’Atlantide, comme le pic de Ténériffe était un des sommets de la chaîne des Atlantes immergée, que prolongeaient les îles des Açores et du Cap Vert et le plateau des Bermudes.

Au pied de ce plateau, dans les profondeurs de l’Océan, n’avait-on pas découvert une chaussée pavée et des murs de marbre de dix mètres de large ? D’autres allaient jusqu’à affirmer que la mer des Sargasses, « cette mer impraticable aux navigateurs » à cause du limon et des bas-fonds, n’était rien d’autre que les restes du continent submergé.

L’extraordinaire est qu’après tant de siècles, nous en sommes encore à nous demander où pouvait bien se placer l’île légendaire et si elle a vraiment existé. Nous savons qu’elle a eu le privilège de faire rêver tant de navigateur, car tous dans le fond de leur cœur, désiraient percer ce mystère. La brume de l’ignorance se leva pour eux sur d’autres continents, pas sur celui-ci. Mais nous avons toujours plaisir à entendre son histoire.

C’est Platon qui, le premier, nous la conta ! Et Platon lui-même, ou Socrate à qui il prête la parole, la tenait de Critias qui lui-même la tenait de Solon, le plus sage des Sept Sages de la Grèce antique. C’était une vieille, très vieille histoire, en vérité.

Solon, qui n’était pas seulement un sage, mais aussi un noble poète et qui aimait voyager, s’en était donc allé visiter l’Egypte.

Là, il apprit une chose extraordinaire. Sachez qu’il s’attardait dans la région du Delta et plus exactement à Saïs où régnait alors Amasis, roi de la vingt-sixième dynastie ; c’était vers l’an 569 avant J.C. La ville de Saïs avait été fondée par la déesse Neith qui, en Grèce, se nommait Athéna. Les habitants de Saïs éprouvaient donc une très grande amitié pour ceux d’Athènes qu’ils considéraient en quelque sorte comme leurs parents, et il est facile de comprendre toutes les attentions qu’ils eurent pour leur hôte et l’étrange révélation que lui fit l’un d’eux. Il s’agissait d’un vieux prêtre égyptien qui dit à Solon :

- Vous autres Grecs, vous êtes toujours des enfants : un Grec n’est jamais vieux !
- Explique-toi, répondit Solon en souriant.
- Vous n’avez pas de traditions et vos opinions ne sont fondées que sur le présent. La raison en est que les hommes ont été détruits en très grand nombre et ils le seront encore de beaucoup de manières. Mais c’est par le feu et par l’eau qu’eurent lieu les plus grandes catastrophes. Ecoute-moi, Solon : il y a 9000 ans, nos livres égyptiens racontent comment Athènes a résisté à des armées puissantes et innombrables. Parties de la mer Atlantique, elles envahirent presque en même temps l’Europe et l’Asie. Car alors cette mer pouvait se traverser facilement. A l’endroit que les Grecs nomment « Les Colonnes d’Hercule » était une île, l’île Atlantide, plus grande que la Libye et l’Asie réunies.

Les voyageurs de cette époque pouvaient aisément se rendre de cette île sur d’autres îles et jusqu’aux pays qui étaient sur le rivage opposé du continent.

Or, dans l’île Atlantide, des rois avaient formé un empire immense qui s’étendait non seulement sur l’île entière mais aussi sur beaucoup d’autres îles et sur une large partie du continent. De plus, ils dominaient les pays qui sont nôtres, actuellement, puisque d’un côté ils avaient conquis la Libye et porté ainsi leurs limites jusqu’à l’Egypte et que, de l’autre, ils avaient occupé la partie de l’Europe située à l’ouest de la mer Tyrrhénienne.



« Un jour cette puissance gigantesque et formidable et à qui jusque-là tout avait réussi, ayant concentré de très grandes forces, se jeta impétueusement sur l’Egypte d’abord, puis sur la Grèce, ton pays, Solon, et enfin sur tous ceux qui sont en deçà des Colonnes d’Hercule. Qui aurait pu croire que les Atlantes ne seraient pas invincibles ?

« mais il y avait Athènes ! Athènes qui mit à se défendre tant de génie et tant de courage qu’elle se montra plus grande que les autres villes et plus grande que les autres nations. Jamais ses armes ne brillèrent avec un aussi vif éclat. Tantôt à la tête du peuple grec, tantôt seule et réduite par l’abandon des cités voisines à ses propres forces, elle se trouva un temps, à toute extrémité. Mais elle se releva si vaillamment qu’elle obtint enfin la victoire et qu’elle alla même jusqu’à envahir l’île Atlantide. Ses alliés lui surent alors gré de leur avoir rendu le bien précieux de la liberté.

« Hélas ! Peu de temps après, dans l’île d’Atlantide, un terrible tremblement de terre, joint à un déluge provoqué par une pluie torrentielle et incessante d’un jour et d’une nuit, entrouvrit la terre qui engloutit d’un seul coup tous les guerriers athéniens et tous les habitants de l’Atlantide. L’île elle-même disparut dans les flots déchaînés.

« Voila pourquoi, ajouta le vieux prêtre égyptien, depuis ce temps l’Océan est devenu impraticable aux navigateurs, à cause du limon et des bas-fonds, débris de l’île submergée. »

Or, ce terrible cataclysme avait été voulu des dieux. Sachez, en effet, que les dieux, au jour du partage du monde, avaient donné l’Atlantide à Poséidon, dieu de la Mer. Tandis que chacun organisait son domaine, Poséidon visitait le sien qui était extrêmement grand et de nature à allumer en lui le désir d’en faire un lieu de rêve.

Au centre de l’île se trouvait une plaine si fertile qu’on n’en verra jamais de pareille. Une montagne s’élevait non loin, pas très haute, couverte d’une forêt luxuriante que des animaux rôdeurs et agiles habitaient et d’où la vue s’étendait jusqu’à la mer qui ne cessait d’avancer ses vagues vers le rivage. Par sa puissance divine, Poséidon n’eut aucun mal à faire jaillir du sol deux sources d’eau, l’une chaude, l’autre froide, et permit ainsi que poussât toute l’année une végétation abondante.

Ses investigations dans l’île l’amenèrent un jour tout au sommet de la montagne. Là, demeurait, avec sa femme Leucippe, Evenor, un des hommes que la terre avait autrefois engendrés. Ils avaient une fille, Clito. Accoudée à une fenêtre, entre le ciel bleu et les arbres en fleurs, Clito s’occupait à découvrir les nouveaux embellissements que Poséidon apportait à l’île, par exemple ces arbres ligneux qui offraient à la fois de la boisson, de la nourriture et des parfums, ces fruits si délicieux, sous leur écorce, et tant d’autres merveilles, quand son regard croisa celui du dieu. Elle poussa un léger cri, mais Poséidon, en se présentant, tint à la rassurer, séduit déjà par sa beauté fière, ses nattes brunes et ses yeux clairs d’adolescente. Il s’assit près d’elle, la contempla un instant d’un air méditatif, puis il rit doucement du succès de ses travaux dans l’île, car Clito le félicita tout de suite et chaleureusement. Peu de temps après cette rencontre, Poséidon l’épousait.



Tout en surveillant l’île du coin de l’œil (ne l’avait-il pas protégée grâce à des enceintes de mer et de terre qui la rendaient inaccessible aux hommes ?) Poséidon vécut heureux avec Clito dont il eut dix fils.

L’aîné fut Atlas ? Atlas devint le roi de l’île que tout naturellement il nomma « Atlantide » ; de même qu’il nomma « Atlantique » la mer qui l’entourait.

Son frère jumeau, Gadir, reçut en partage l’extrémité de l’île. Il appela le pays Gadirique. Quant aux autres frères, ce furent des rois vassaux heureux qui commandaient de vastes portions de territoires et beaucoup d’hommes. Car si Poséidon, avec Clito, avait vécu retiré dans cette île enchanteresse où la mer luisait à travers les arbres et où les oiseaux piaillaient avec animation, ses fils et leurs descendants, dont l’aîné était toujours le roi, engagèrent quantité d’hommes à peupler leurs domaines. Rien ne fut plus facile : l’Atlantide regorgeait de richesses à tel point qu’on n’en avait jamais vu de semblables en si grande abondance et qu’on n’en verra jamais plus. L’air était lourd de parfum de milliers de fleurs et plein du doux murmure des insectes. On y trouvait des lacs remplis de poissons, des prairies capables de nourrir quantité de bêtes sauvages et domestiques, des forêts épaisses où couraient le gibier et même de nombreux éléphants, le plus vorace des animaux. Les métaux durs et malléables, l’or, s’offraient à la satisfaction des intéressés, surtout celui dont nous ne connaissons que le nom, « l’orichalque », ce métal mystérieux aux reflets de feu. On l’extrayait de la terre en maints endroits de l’île. Aussi les rois atlantes n’eurent pas de mal à faire recouvrir d’airain l’enceinte extérieure de l’île, de plaques d’étain l’enceinte intérieure et d’orichalque les hautes murailles du temple qui flamboyaient au soleil.

Ce temple était, bien sûr, consacré à Poséidon et à Clito. Plus encore que la somptuosité du rempart d’or qui l’entourait, et que celle des pavés et des colonnes d’ivoire, la magnificence des statues d’or resplendissait et notamment le dieu debout sur son char, conduisant six coursiers ailés, si grand que sa tête touchait la très haute voûte du temple. Cent Néréides assises sur des dauphins l’entouraient. A l’extérieur se dressaient les statues d’or de toutes les reines et de tous les rois descendants des dix enfants de Poséidon.

Dans ce temple qui avait en son aspect quelque chose de barbare de singulières cérémonies se déroulaient. Tous les ans, les Atlantes venus des dix provinces de l’empire offraient au dieu Poséidon les prémices des fruits de la terre.

Quant aux dix rois, jamais ils ne manquaient de s’y réunir tous les cinq ou six ans. Là, ils faisaient leur métier de roi, c’est-à-dire qu’ils s’efforçaient de faire le tri des affaires publiques ayant ainsi une obscure complicité avec Poséidon des lois duquel ils s’inspiraient. Celles-ci étaient gravées dans l’orichalque sur une colonne où se mêlaient à elles les anathèmes les plus terribles contre ceux qui les violeraient. Mais qui moins que les rois aurait voulu être parjure ? Pour se prêter mutuellement serment de fidélité, ils suivaient un rite rigoureux.



C’était alors que des taureaux sauvages étaient lâchés dans l’enceinte. Tandis que les rois priaient Poséidon de choisir la victime qui lui serait agréable, l’aîné d’entre eux, armé seulement d’épieux de bois et de lacets de corde, se mettait en chasse. Un certain courage était nécessaire pour acculer l’animal dans un coin et, après l’avoir ligoté, pour l’égorger, non sans dextérité, sur la fameuse colonne d’orichalque. Ce sacrifice achevé selon les lois, le sang du taureau était versé dans une coupe et ses membres jetés au feu. Ensuite on purifiait la colonne. Enfin, puisant le sang à l’aide de coupelles d’or, on le répandait en partie dans le feu qui continuait à brûler. Les rois eux-mêmes en buvaient ; ils n’oubliaient jamais de ranger la coupe dans le sanctuaire du dieu.

Quand l’ombre de la nuit ne permettait plus de distinguer les visages et que le rougeoiement du feu s’éteignait, les dix rois, revêtus de très belles robes azurées, comme la profondeur des eaux marines, s’asseyaient tout autour des cendres du sacrifice. Ils sentaient passer à travers leur robe le vent du large. Pas une lueur ne brillait. Ils se mettaient alors à délibérer sur le sort des coupables – ils avaient droit de vie et de mort sur tous leurs sujets. Ces débats duraient jusqu’à l’aube. Puis, leurs jugements rendus, les rois les inscrivaient sur une plaque d’or qu’ils suspendaient au mur du temple avec leurs robes : c’était ainsi qu’ils témoignaient de leur passage dans le lieu saint.

Des années et des années passèrent, apportant encore des améliorations considérables dans l’existence des Atlantes.

Cependant, entre les mains des dix rois, le gouvernement de l’Atlantide devint peu à peu un instrument moins bien réglé, moins bien adapté aux besoins de l’île prestigieuse. Leurs vertus s’affaiblirent alors qu’ils se mariaient avec les filles des hommes, et l’on sait que les hommes ont beaucoup de défauts et peu de sagesse. Dès lors, il fut difficile de trouver en eux le caractère exemplaire du dieu Poséidon, leur ancêtre !

Bientôt, on parla de violence et de ruses. Dans les villes aux maisons étroites, pressées les une contre les autres, la magie de l’île n’agissait plus. Chaque jour amenait de nouveaux sujets de discorde, car la justice ne régnait plus dans ces murs, pas davantage que dans les ports où s’abritaient maintenant les vaisseaux venus de tous pays, ni même dans la somptueuse résidence des rois, entourée de casernes de la garde royale. Les rois devenaient de vrais hommes et, qui plus est, des hommes comblés qui en voulaient toujours davantage. Pourtant, quiconque d’étranger arrivait dans l’île était toujours ébloui par sa splendeur.

L’ordre semblait encore régner quand un jour, les descendants de Poséidon, par orgueil et par cupidité, voulurent enlever à leurs voisins leurs terres et leur souveraineté. Pour cela, ils leur déclarèrent la guerre.

Ce fut alors que Zeus, le maître des dieux, le suprême régulateur de l’univers, voyant se dépraver ainsi une race si noble, s’en montra tellement fâché qu’il voulut la punir. Il convoqua donc dans l’Olympe le conseil des dieux et celui-ci, après délibération, décida de faire disparaître l’île Atlantide, coupable de trop d’orgueil et de trop d’ambition pour subsister.

Un vent impétueux fut déclenché, que suivit de près un tremblement de terre. Un déluge d’eau acheva de tout anéantir.

Lorsque les ténèbres de cette nuit atroce se dissipèrent, les dieux vengeurs criaient encore :

« Atlantes, il vous faut périr ! »

Mais plus aucune voix ne leur répondit.
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